Puf : Aasculya
Age réel : 12 ans
Disponibilité : Okay pour toutes les vacances quasiment et assez souvent présente les jours scolaires ^^
As-tu déjà été Ecrivain : Euh... Je compte écrire un livre en fait :D Sinon, nan.
Motivations : J'ai bien écrire, cela me permets de m'entraîner à écrire mon livre, j'aime lire les Rps bien faits, j'aime lire tout court, je veux faire partie du Staff, et comme j'ai été refusée en Graphisme...
Meilleur RP ou meilleur texte :
Je peux mettre le Prologue de mon livre? (attention, il est long ;))
*** Prologue ***
Un éclair déchira le ciel, illuminant les prairies et forêts en contrebas. Enul, la Sphère-d’Argent, l’astre scintillant de la nuit, semblait devenir pâle fantôme face à la lumière violente. La froide lueur des étoiles était éclipsée par de gros nuages d’orage s’amoncelant à l’horizon ; la faible clarté qu’elles émettaient nimbait chaque feuille, chaque brindille et chaque brin d’herbe d’un halo blafard. Le tonnerre gronda, faisant trembler jusqu’aux fondations même du sol.
Malgré la tempête, une forme sombre s’échinait à se glisser entre les arbres d’un vaste bois, luttant contre les bourrasques pour rester debout. Sgarr, une jeune renarde grise, marchait avec obstination, les yeux mi-clos et la fourrure aplatie par les rafales. Des ronces et des massifs de fougères fouettaient ses flancs, la pluie glaciale la gelait jusqu’à l’os, et pourtant, elle continuait son chemin, ignorant le vent et l’eau.
Sgarr était une renarde grise ; son pelage avait donc une belle couleur argenté, presque noir par endroit. Des yeux noisette chauds qui mettaient tout de suite à l’aise, mais une lueur mystérieuse brillait toujours au fin fond de ses pupilles. Elle avait en outre, des séries de plumes plus ou moins grandes et colorées sur son oreille, des bracelets et des colliers de métaux rares et de pierres précieuses gravés de scènes rappelant sa charge dans son Clan : Maitresse des Esprits.
Les Maitres et Maitresses des Esprits étaient des animaux à part ; reliés par un lien étrange avec les âmes des autres créatures mortes, ils recevaient des signes, des prophéties ou des visions de ces derniers. Ils devaient aussi accomplir certains rituels pour leur Clan ou pour eux-mêmes. Comme celui qui poussait Sgarr à sortir par un temps pareil aujourd’hui.
Tous les jours d’ouragans, elle se rendait à la Falaise aux Éclairs pour lire la ‘‘Danse de l’Eau et du Feu’’ comme les renards surnommaient l’orage. Ainsi, elle saurait quels dangers ou bienfaits potentiels allaient survenir.
Sgarr leva ses prunelles marron vers le firmament. Un nouveau tentacule luminescent l’enflamma un bref instant, se déployant tel une bannière flamboyante. Une grosse goutte de pluie s’écrasa dans son œil. Elle se secoua, s’ébroua, mouillant un peu plus les buissons qui l’entouraient, puis reprit sa progression.
Bientôt, la Falaise aux Éclairs jaillit de la canopée tel un croc aiguisé. Sgarr gravit une colline naturelle et se jucha sur une souche dont les racines tortueuses étaient couvertes de mousse pour pouvoir la contempler. Rêveuse, elle laissa son esprit divaguer un moment avant de se reprendre.
— Je dois continuer à avancer, dit-elle tout haut pour se donner du courage.
Elle admira encore un instant le paysage fantastique offert par les éléments, puis ôta ses pattes emmêlées dans le lierre de la souche et descendit la pente douce parsemée de rochers.
Elle atteignit ensuite le sentier de terre battue et boueuse menant au pied de la Falaise. Elle s’engagea dans les buissons d’aubépines le bordant pour s’accorder une petite pause et chasser un peu. Si tant est qu’il y ait des souris assez stupides pour sortir par un temps pareil, songea-t-elle.
Néanmoins, elle repéra presque aussitôt un mulot grignotant une graine, à l’abri sous des rochers. Elle lui sauta dessus et l’acheva d’un coup de patte bien placé. L’avalant plus rapidement qu’il n’en fallait pour le dire, elle se pourlécha les babines pour apprécier les dernières bribes de viande. Elle se mit ensuite à courir sur la sente, revigorée par son bon repas.
- Allez, Sgarr ! haleta-t-elle pour se donner de l’entrain. Tu y es presque ! Encore quelques longueurs de queue…
Enfin, la masse sombre et minérale de la Falaise aux Éclairs surgit dans son champ de vision. Elle soupira de soulagement. Elle pourrait bientôt s’abriter sous les cavernes de l’à-pic.
La Falaise était unique en son genre. D’un beau gris ardoise foncé, elle était couverte de toutes sortes de mousses, lichens, de champignons et de lierres qui masquaient presque entièrement sa surface. Des filets d’eau jaillissaient en mini-cascades de fissures entre les pierres de la paroi rocheuse. Ces petites chutes rejoignaient de plus gros ruisseaux, qui eux-mêmes se jetaient dans diverses flaques des creux de roche avant de s’écraser dans un bassin de fougères en contrebas, en une unique cascade. L’eau humidifiait l’air et les plantes, formant une légère brume autour de la Falaise – et rajoutant ainsi du mystère à son air déjà étrange.
Sgarr se dirigea vers le bassin entouré de plantes. Des buissons fruitiers plongeaient leurs racines tordues dans l’onde fraîche. Des nénuphars fleuris remuaient doucement lorsqu’un poisson ou une grenouille venait frôler l’air libre. Des paquets de roseaux et de joncs frémissant cacher mille et une variétés d’insectes aquatiques et aviateurs, telles les libellules dansant au-dessus de la végétation ou des lucioles éclairant l’endroit d’une lumière glauque et légèrement inquiétante. Un petit ruisseau quittait le bassin pour s’enfoncer profondément dans la forêt sombre.
Les arbres immenses au tronc épais étaient si denses qu’ils empêchaient les averses diluviennes d’atteindre ce lieu à part. Le vent violent et froid devenait à peine une brise ici. Même le grondement du tonnerre et l’éclat des éclairs semblaient s’étouffer.
Sgarr but un peu de l’eau cristalline. Les moustaches brillantes de perles liquides, elle ferma les yeux pour mieux savourer cette eau si spéciale. Elle avait un goût de givre, de feu et d’étoiles. C’était la messagère des rêves, porteuse de l’espoir.
*** *** ***
La renarde grise fit sa toilette en quelques coups de langue. Ses poils, à peine séchés, formaient des pics et des bourres peu gracieux.
Serpentant entre les massifs de fougères et de chardons, Sgarr s’engagea dans une grotte où un petit ruisselet disparaissait dans les entrailles de la pierre.
Des plantes et des animaux tout à fait différents de ceux qu’elle avait quitté dans la forêt survivaient à l’intérieur de la caverne. Des grappes de chauves-souris pendaient au plafond, des bouquets de champignons luisants poussaient au pied des murs, de la mousse phosphorescente recouvrait les parois, des insectes et des araignées énormes rampaient ou marchaient un peu partout. Il y avait même quelques pousses de lierre, mais celles-ci se raréfiait à mesure que la Maitresse des Esprits avançait dans le boyau.
Des racines sortaient des crevasses de la roche. Leurs fleurs ressemblaient à de grosses boules rondes, orangés et de tailles variables, émettant une faible lumière. Celle-ci, en plus de celle des champignons et de la mousse, suffisait à peu près à éclairer le tunnel infini qu’empruntait Sgarr.
Elle marcha longtemps. Par moment, le sentier de sable qu’elle suivait descendait loin sous la terre, par d’autre il remonter assez haut. Malgré les caprices du relief, elle continuait sa progression, une expression déterminée plaquée sur son visage.
Enfin, elle atterrit dans une splendide caverne très grande. Ses parois étaient veinées de quartz de différentes couleurs. En son cœur, des roches pointues formaient une étrange contorsion surgissant du sol. Des plantes y poussaient - il y avait même un petit arbuste rabougri qui peinait à pousser – et un petit ru jaillissait d’un creux de pierre en une gerbe d’éclaboussures. Une fissure dans le plafond illuminait cette statue naturelle, faisant luire les cristaux de roche qui s’y trouvaient. Un anneau d’eau claire et pure et un autre de sable l’entourait telle une barrière symbolique. La sente sablonneuse qu’utilisait Sgarr rejoignait ce dernier anneau. Elle se plaça juste devant la formation rocheuse et s’inclina devant elle, en signe de respect. Cette création magnifique de la nature était appelée ‘‘le Signe des Astres’’ par les renards, ou Solfaa’yss. Yss voulant dire ‘‘Signe’’ et Solfaa ‘‘Astres’’ ou ‘‘Étoiles’’.
Sgarr se releva et contourna le Signe et traversa le reste de la grotte. Elle s’engouffra dans un autre tunnel qui débouchait sur une caverne plus petite que la première et qui donnait un accès direct à l’air libre.
La pluie et le vent cueillit à nouveau la Maitresse des Esprits quand elle déboula sur la corniche de la petite grotte. Des fougères poussaient dessus. Elle se trouvait tout au sommet de la Falaise aux Éclairs, là où elle pourrait communiquer avec les esprits.
Elle s’assit sur une pierre plate en cristal – l’endroit où elle lirait les éclairs. Elle fixa la Danse de l’Eau et du Feu sans sourciller face à la lueur violente qui brûlait ses yeux. La protection de la Falaise et des âmes de ses ancêtres empêchaient la foudre de la blesser.
Au sommet de la Falaise, la pluie et les bourrasques étaient bien plus puissantes, mais la Danse apparaissait en entier dans le ciel noir. Les yeux plissés, Sgarr se concentrait de toutes ses forces, mais rien. Pas le moindre petit bout de vision, pas le moindre fil. Que se passe-t-il ? pensa la Maitresse des Esprits, inquiète. Solfaanorr ? Esprits des Phénix ? Où êtes-vous ?
Aucune réponse ne lui parvint. Nos ancêtres ne veulent plus me parler. Pourquoi ? Pourquoi ?
Au moins, elle était sûre d’une chose : de sombres années attendaient les Royaumes-Renards. Si aucunes des âmes du Temple des Étoiles ne voulaient – ou ne pouvaient – lui parler, c’est qu’un terrible danger menaçait. Mais lequel ? Sans l’aide des ancêtres, impossible de le savoir.
Sgarr s’apprêtait à abandonner et retourner dans le Clan de l’Est annoncer la mauvaise nouvelle lorsqu’un affreux mal de tête la fit vaciller. Elle s’écroula, prise de convulsions. Des visions se succédèrent devant elle : des combats sanglants, des loups horribles aux yeux rouge luisant et aux crocs si démesurés qu’ils sortaient en désordre de leur gueule, des animaux morts ou blessés, des forêts entières réduites en squelettes d’arbres sombres, des étoiles tourbillonnantes dont la lueur faiblissait de minute en minute. Et des voix. Un chœur de voix, toutes différentes, mais pourtant uniques, qui répétaient des mots incompréhensibles. Mais, peu à peu, les mots se firent plus distincts, et se séparèrent les uns des autres. Au final, Sgarr put discerner des phrases précises, et se qu’elles disaient n’augurait rien de bon.
Elles psalmodiaient :
Venus de l’ancienne Terre,
Mais pourtant des Royaumes-Renards originaires,
Unis par les Liens du Destin,
Ils sauveront le monde des loups des Perfides et de leur sombre dessein.
Les loups des Perfides ? pensa-t-elle, terrifiée. Mais ils ne sont qu’une légende !
Elle tendit à nouveau l’oreille, se concentrant pour entendre le reste de la prophétie.
Destiné à régner, des Royaumes le Roi,
Sage, bon, honnête et droit,
Phénix parmi les Phénix, et pourtant
Il s’illustrera du plus Grand.
Née du giron de la haine,
Avec des amis inconnus, sur une terre lointaine,
Dotée d’un pouvoir sans égal,
Elle combattra jour après jour le mal.
Passé et futur se mêleront au présent,
Ensemble depuis la nuit des temps,
Et dans l’histoire, autrefois,
Ils ont laissé l’empreinte de leur pas.
Quoi ? Sgarr était perdue. Les mots, gravés mystérieusement dans sa mémoire, résonnaient encore dans son crâne. Elle n’en comprenait pas encore le sens, cela ne présageait pas de bons temps à venir. Elle entrevit alors des loups – les mêmes loups effrayants qu’elle avait vu dans sa précédente vision – se frayer un passage dans le cantonnement de l’Est et attaquer sauvagement ses camarades. Non ! Elle hurlait intérieurement, apeurée et enragée en même temps, mais ne pouvait rien faire pour empêcher le massacre qui se déroulait sous ses yeux. Puis elle découvrit une de ses connaissances – Falia, une jeune renarde devenue sa meilleure amie – se jeter à l’assaut d’un énorme loup noir comme une nuit sans Enul et lui entailler le flanc. Une giclée de sang devint affreuse rivière poisseuse qui vint lécher les pattes de Sgarr. Elle criait de dégoût, mais eut à peine le temps de voir une renarde grise guider deux petits renardeaux à l’abri hors du cantonnement. Stupéfaite, elle se reconnut elle-même, ainsi que les deux bébés : c’était ceux de Falia, Sharon et Croc des Neiges !
Une partie de la prophétie retentit en écho dans sa tête :
Venus de l’ancienne Terre,
Mais pourtant des Royaumes-Renards originaires…
Alors, se serait eux ? se questionna-t-elle, indécise. Et se serait moi qui les amènerais sur la Terre, pour les mettre à l’abri ? Pour les protéger ?
Elle réfléchissait encore lorsqu’elle repensa au reste de la strophe :
…Unis par les Liens du Destin,
Ils sauveront le monde des loups des Perfides et de leur sombre dessein.
Ainsi, les loups des Perfides ne sont pas une légende, et ils ont décidé de revenir se battre contre nous, va savoir pourquoi. Et, Sharon et Croc des Neiges seraient… Destinés ? Unis par les Liens du Destin ? Ce don est si rare… Le danger doit être immense !
Elle vit alors sa vision changer. Une étrange pierre d’argile, plate, aux bords cassés comme s’il s’agissait d’un fragment de poterie, avec une spirale blanche luisante gravée dessus, s’offrit à sa vue. Bizarre, je n’ai jamais vu cette pierre, et pourtant elle ne m’est pas inconnue… Qu’est-ce que cela peut bien être ?
— C’est la Pierre-Spirale !
Cette voix cristalline brisa la vision en mille morceaux. Sgarr ouvrit les yeux et vit qu’elle flottait dans l’espace. Les Royaumes-Renards étaient derrière elle, sur la planète ronde qui voguait majestueusement dans l’Univers, tournant autour de Leilos l’Astre-Roi, l’étoile solaire. Sous ses pattes, un sentier lumineux fait de poussière d’étoiles et d’étincelles dorées. Il se décomposait et se recomposait sans cesse, mais elle n’en chutait pas pour autant. Le sentier de Solfaa, pensa-t-elle. Je suis dans le royaume des esprits. Elle remarqua ses pattes dont les poils étaient devenus flammes pâles et le contour était pailleté.
En levant les yeux, elle vit alors une splendide renarde, au pelage d’or et aux yeux flamboyants. Solfaanorr, Celle qui Guide les Âmes, s’avança vers Sgarr. Celle-ci s’inclina aussitôt.
— Une ère sombre va bientôt arriver, déclama Solfaanorr de sa voix douce. Sois forte et courageuse. Garde l’espoir pour les Clans. Le Destin, l’Instinct et moi avons décrété cette nouvelle prophétie, avec l’accord des Esprits des Phénix. Les Prophéties Légendaires seront connues partout, elles seront désignées comme les plus grands évènement de notre Histoire, après la Première Légende. Les dangers terribles ne vont pas manquer, mais les Destinés seront y faire face. N’oublie pas que, même loin de chez eux, nous veilleront sur eux…
Tout en prononçant ces mots, elle commença à se dissiper. La renarde grise paniqua.
— Non… Non ! Solfaanorr, ne part pas ! J’ai besoin de toi ! cria Sgarr, même si elle savait que cela était inutile.
Elle courrait pour rattraper l’esprit, mais elle se réveilla en sursaut à la Falaise aux Éclairs. L’orage était passé, et l’aube commençait à poindre derrière les arbres. Malgré son cœur battant et ses inquiétudes plus terrifiantes les unes que les autres, Sgarr reprit courage.
— Je sais quoi faire, désormais, murmura-t-elle en regardant le Leilos levant. Les ancêtres ne nous ont pas abandonnés. Les Destinés sont arrivés. Une nouvelle Légende a été décrétée. L’ère de ténèbres va bientôt commencer.
(c'est pas la partie révisée, c'est possible qu'elle soit modifiée si je sort mon livre ^^)